
EN REMONTANT LE FLEUVE
sur les traces de ma mère
Quelques épouses Le Boutillier
HARRIET THORPE
Avant son mariage avec Philip Le Boutillier, fils de John Le Boutillier et d'Élizabeth Robin


HARRIET THORPE ET SON MARI PHILIP LE BOUTILLIER
HARRIET-MARY FAUVEL
Épouse d'Horacio Le Boutillier, fils de John Le Boutillier et d'Élizabeth Robin

les parents d'Éva Le Boutillier (ma grand-mère)

CHARLES LE BOUTHILLIER
1840 - 1909

HÉLÈNE TÊTU
1846 - 1928

ÉVA LE BOUTILLIER
1874-1965
Ma grand-mère Éva Le Boutillier est née à Gaspé en 1874 dans une famille bourgeoise bien établie. Son grand-père, John Le Boutillier, venu des îles Jersey à l'âge de 15 ou 18 ans (les avis diffèrent) fut un homme d'affaires et un politicien très réputé de la Gaspésie. Élu trois fois comme député à l'Assemblée du Bas-Canada (Québec), puis nommé au Conseil Législatif (Sénat) il fut également magistrat, juge de paix, armateur, et exportateur de morue. Il eut des résidences à Québec, Gaspé, Sainte-Anne-des-Monts et Percé. Il se fit construire un manoir à l'Anse-au-Griffon où Éva passa plusieurs étés de son enfance. Charles, fils de John, père d'Éva, hérita du comptoir de l'Anse-au-Griffon. Éva semble donc avoir eu une enfance choyée, résidant à Québec avec son frère et ses sœurs, fréquentant les meilleures écoles et la haute société jusqu'à ce que son père fasse faillite.
Ne pas être tombé sur quelques lettres de la correspondance de Charles Le Boutillier entre 1865 et 1896, je me serais contenté d'un paragraphe sur cette génération de Le Boutillier. Mais, la lecture de ces missives et les recherches qu'elles suscitèrent m'ont ouvert les yeux sur cette période en ce pays qu'était la Gaspésie.
Difficile aujourd'hui de s'imaginer ce coin de pays, sans aucun chemin, isolé du reste du monde, peuplé d'autochtones et de quelques pêcheurs. La vie en Gaspésie est rude, les naufrages nombreux, les falaises abruptes, les déplacements risqués le long de côtes rocheuses, à pied comme en barque. Et que dire de l'hiver!
Timothée Auclair, un postier instruit qui distribua la malle sur la côte nord de la Gaspésie de 1857 à 1860, a écrit un récit fascinant sur cette époque qui parut dans la Presse le 24 février 1923. Il avait alors 85 ans. Il y parle de naufrages, de misère mais aussi de soirées chantantes et d'hospitalité gaspésienne.
Note: Plusieurs épellations sont utilisées pour le nom Le Boutillier, celle-ci étant la plus commune pour John et ses descendants.